Toutes proportions gardées, c'est le vendredi 21 mai que le drame s'est joué. Ce joli rosier sur tige que je chérissais tant, à cette date, avait été victime des grands vents. Cassé en deux à mi hauteur, sa tête déjà bien feuillue pendouillait tristement au bout d'un mince morceau d'écorce.
N'ayant que peu de temps pour réagir, j'avais utilisé ce que j'avais sous la main à ce moment-là pour le soigner : un simple rouleau de papier cache et quelques attaches rapides type colson ... Un pansement de fortune bien misérable je vous l'accorde.
Qu'est-il donc advenu de lui ?
Au fil des jours, je l'ai observé, craignant de le voir se faner.
Un peu moins d'un mois plus tard, non seulement il survit, mais plus encore, il s'épanouit. S'il n'y avait ces satanés petits charançons noirs décapiteurs de boutons (fléau tout à fait indépendant de son malheureux accident), il serait couvert de roses immaculées à l'heure où je vous parle. Connaissant son passé récent, sa floraison me parait néanmoins spectaculaire et je ne peux que m'en réjouir.
Que faut-il en conclure ? Le papier cache lui a sauvé la vie, aussi surprenant que cela puisse paraître. Soyons honnête, j'ai surtout joué d'une chance improbable et j'espère ne pas avoir à tenter le sort une fois encore.
J'avoue être tentée d'ouvrir le pansement pour regarder ce qu'il se passe là dessous, voir si et comment la plaie s'est refermée ...
Je réfrène néanmoins ma curiosité et laisse à la nature ses propres secrets.
Parfois il faut pouvoir se contenter de ce qui nous est offert - une seconde chance en l'occurrence - et ne pas la gâcher.